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Il y a 4 jours, j'ai eu un RDV post opératoire, consécutif à mon intervention endométriose . Après 3h30 de route puis 2h d'attente, j'ai donc vu mon chirurgien. Comme à son habitude, j'ai du me taper l'interne en pré-consultation, une jeune fille (je ne peux pas dire une jeune femme à ce stade de fraîcheur) fort aimable et gentille, qui tout en découvrant mon dossier, a noté mes ressentis post-op'.

S'en est suivie une "consultation" avec le professeur, moins de 10 minutes pendant lesquelles: pas d'examen clinique, pas d'inspection des cicatrices ... Ce rendez-vous aura servi à:

- avoir les résultats d'analyse de mes lésions: pas de malignité, on est sur du bénin (même si infection de la trompe qui a été retirée)
- avoir confirmation qu'il n'y a pas d'atteintes digestives
- avoir le compte-rendu de l'opération
- avoir les qlq conseils du professeur pour éviter la récidive

Les conseils du professeur, les voici:

- "être cool", éviter le stress
- perdre du poids, ce qui selon lui, me permettra d'être en meilleure santé - certes -  mais aussi d'éviter le stress (WTF ?! Le body positive mon copain, tu connais? Je suis pas stressée par mon apparence depuis des années ...).

Quand je lui ai parlé de l'alimentation anti-endométriose, il a levé les yeux au ciel en disant ne pas connaître un quelconque rapport (...) mais que si ça pouvait me faire du bien moralement, alors pourquoi pas.

Conclusion

Je préfère un rendez-vous pris avec une telle légèreté, au final. Car cela veut dire - quelque part - que mon cas n'est pas très grave.

Je suis néanmoins déçue d'avoir fait plus de 7h de route avec plus de 2h d'attente pour avoir un conseil en gestion de stress. Si une consultation post-op consiste en cela, alors je dis clairement OUI aux consultations par Skype!

Endométriose: RDV post-opératoire 1



Depuis le 16 janvier 2016, jusqu'à mon opération le 5 septembre 2017, j'ai eu un traitement pour traiter les douleurs de l'endométriose. Là où certaines femmes ne souffrent que durant leurs règles, je souffrais H24, cela m'empêchait de dormir, de marcher, de travailler donc. Certains jours, j'en perdais l'appétit, la douleur allant de la jambe jusque dans les côtes à gauche.

Des traitements inefficaces

On a évidemment commencé par m'administrer les trucs classiques: paracétamol, ibuprofène, flurbiprofène, aspirine, kétoprofène.

Devant l'échec cuisant de ces molécules, on est monté d'un cran avec Izalgi (paracétamol + extrait d'opium). Cela m'a soulagée, de mémoire, environ 2 mois puis les effets secondaires se sont faits sentir (douleurs abdominales innommables).

On a donc testé quelques temps un traitement avec du Skenan (morphine) que je connaissais puisque j'en avais eu pour une fracture. Soulagement de quelques temps puis douleurs revenues très vite.

6 mois de galère étaient passés. 6 mois de douleurs. 6 mois d'insomnies. 6 mois de bain brûlant à 3h du mat' pour tenter d'endormir le corps.

Le traitement qui m'a permis de souffler un peu

Le médecin, au bout de 6 mois, devant une patiente qui craque littéralement niveau psychologique parce-que épuisée, parce-que problème au boulot (forcément, productivité réduite, fatigue, moral en dents de scie etc), parce-que pas de retours positifs du chirurgien de l'époque pour aller vers une opération ... Le médecin, donc, accepte de monter encore d'un cran et on se tourne vers Oxycontin LP et Oxynorm. Et là, enfin, SOULAGEMENT !

Au fil des mois, il a fallu faire quelques réglages de dosage mais très globalement, cela m'a permis de fonctionner pendant environ un an, de 9/10h le matin à 17/18h le soir. Pourquoi une telle fenêtre de vie? Parce-que si sur le papier, cette morphine se libère de manière prolongée et régulière sur 12h, dans les faits, peu importe le dosage, je ne la tenais pas plus de 9h.

Le revers de la médaille

Car avec n'importe quel médicament, il y en a un voire plusieurs. Avec l'Oxycontin, j'ai récupéré une qualité de vie moyenne (j'arrivais donc à marcher et à bosser!), par contre:

- Effet secondaire numéro 1 et qui vient très vite: constipation! Pour palier à ce désagrément, j'ai pris - et je vous recommande de prendre parce-que c'est naturel et pas dégueulasse au goût comme certains gels qu'on vous file en première intention - : Spagulax mucilage pur. C'est une sorte de graines / granulés, à avaler en plusieurs fois avec un grand verre d'eau.

Notes: Il faut éviter de le prendre tout de suite avant de se coucher. Vous pouvez être balloné(e).

- J'ai eu d'autres effets secondaires vraiment pas fun dont il faudrait que les médecins parlent clairement lorsqu'ils prescrivent ce qu'ils appellent eux-mêmes "des toxiques".

Parmi les effets secondaires de la morphine que j'ai subis personnellement, il y a eu:

- temps de sommeil écourté jusqu'à un certain dosage

- si dépassement d'un certain dosage, insomnies s'étalant sur plusieurs jours (je crois que le record a été une semaine sans fermer l'oeil)

- irritabilité qui très vite s'est clairement transformée en dépression nerveuse. Un voile gris a commencé à se poser sur tout et tout le monde. Impossible de gérer mon stress. Crises d'angoisse et de panique dans certains cas.

- tremblements. Moi qui suit du genre bien ancrée dans le sol, sans manifestations de nervosité, là je gigotais sans arrêt.

- baisse de tension: je plafonnais à 9 en moyenne.

- signes de manque le matin de 6h à 9h environ, puis le soir à partir de 17h/17h30 jusqu'à 20h30/21h. Le manque se manifeste de plusieurs façons: sueurs froides, transpiration excessive, tremblements, débit de parole accélérée, confusion mentale, nausées, démangeaisons.

Le sevrage

J'ai fait mon sevrage "à la dure". Arrivée à l'hôpital pour mon intervention, il me restait de la morphine pour seulement 2 prises. L'hôpital m'a fournie le temps que je sorte mais en sortant, j'étais bredouille. Je ne pouvais pas me déplacer chez le médecin traitant et comme j'avais drastiquement réduit les doses avant l'opération, je me suis naïvement dit "mwarf, ça va aller". Ben tiens!

Le sevrage s'est étalé sur environ 15 jours. Le plus dur s'est fait en 4 jours.

Concrètement:

  • j'avais très mal partout dans le corps
  • j'avais continuellement la nausée
  • niveau transit, c'était vidange intégrale plusieurs fois par jour
  • je me réveillais en nages comme si je venais de me taper 3 heures de footing
  • j'ai été obsédée pendant 48h par le médicament, littéralement je voyais comme un panneau dans ma tête avec écrit en grand "OXYCONTIN" (sans déconner!)
  • je me sentais très mal moralement, triste, déprimée, le voile n'était plus gris mais noir, une descente, une vraie, dans les règles de l'art!

Après ces 4 jours terribles, j'ai commencé à moins transpirer, les tremblements ont commencé à s'estomper ainsi que les nausées, mon transit est revenu à quelque chose de normal et le moral a commencé à nettement remonter!

Autres médicaments

Si j'avais écouté mon médecin traitant, il aurait fallu qu'en plus de la morphine pour l'endométriose, je prenne des anxiolytiques (pour contre-carrer l'effet secondaire déprime je suppose ...). 

J'ai catégoriquement refusé. 

Pourquoi? Parce-que j'avais peur du sevrage - supplémentaire - ET des effets secondaires. 

Malgré mes refus répétés et exprimés de manière claire, elle m'a prescrit une boîte. Je me suis fait servir l'ordonnance et arrivée à la maison, j'ai regardé la notice. Il y avait noté "effets secondaires fréquents: insomnie, dépression". WTF??

Débile. Je n'ai pas pris ce traitement et elle me l'a reproché les consultations suivantes. Bref ...

Les médecins dans tout ça 

J'ai le sentiment que la communication médecin-patient est souvent TRES compliquée. 

En tant que patient, on a souvent l'impression que la douleur n'est pas bien prise en charge. Pas qu'ils soient insensibles ces médecins (...) mais ils ne font pas toujours l'effort de comprendre à quel point la douleur peut affecter la vie d'une personne. 

Il a fallu 6 mois de galère dans mon cas pour qu'on accepte d'aller sur un protocole, certes toxique, mais efficace. Et par ailleurs, une fois ce protocole mis en place, on s'est moqué de moi lorsque je disais que j'avais des symptômes de manque le soir et le matin (soit disant que mes dosages étaient trop faibles pour que je ressente des signes de manque ou des effets secondaires). 

Sur ce forum, on m'a écoutée et j'ai su que ce que je vivais, ce n'était pas moi qui l'inventais ... Il y a bien des effets secondaires, des signes de manque, un sevrage et ce peu importe les doses. Cela dépend surtout des personnes. Certaines personnes peuvent consommer sans effets secondaires, d'autres peuvent arrêter du jour au lendemain (même si rare) sans ressentir aucun effet de manque.

Conclusion

J'ai l'impression que je reviens de très loin et quelque part, je suis vraiment reconnaissante d'être passée par tout ça: la vie n'en a que plus de saveurs aujourd'hui :) .

Si vous avez des douleurs chroniques, voici mon ultime recommandation: même si votre médecin traitant est sympa et bien intentionné, ne marinez pas 6 mois de votre vie comme moi! Allez directement en centre anti-douleurs. Vous serez accueilli(e) et pris(e) en charge par une équipe multi-disciplinaire qui comprendra bien / mieux votre problématique et ne vous fera pas patienter 107 ans pour appliquer un protocole qui marche vraiment.


Endométriose et traitements anti-douleurs



Comme promis dans mon dernier billet, voici les suites opératoires que j'ai eues suite à l'intervention chirurgicale de mon endométriose:

- physiquement, à priori, aucune complication n'est survenue. A vérifier lors de mon rdv post-opératoire qui aura lieu dans 1 semaine.

- au niveau des sensations, j'ai été dans le gaz complet pendant 24h. Puis au bout de 48h, je me sentais réveillée pour de bon.

- j'ai pu me tenir debout et marcher quelques pas dès le lendemain après-midi de mon intervention. Certes je marchais comme une petite mamie mais je marchais.

- j'ai été équipée d'une sonde urinaire pendant 24h. Une fois la sonde enlevée, on a contrôlé mes urines et leurs volumes à chaque fois que je devais m'y rendre et ce jusqu'à la veille de ma sortie. Tout a été OK.

- j'ai eu 4 petites ouvertures dans le ventre (nombril, à gauche du nombril, bas ventre à droite et bas ventre au milieu). Les points de suture étaient recouverts par des "strips" que j'ai enlevés moi-même à 5 et 7 jours dans la douche. Les points sont bien tombés tout seuls et les plaies ont bien cicatrisé. A J+21, toutes les croutes sont tombées et j'ai eu de jolis petites marques rose vif :) Comparé à ma première opération, j'ai l'impression qu'il y a eu un effort ou du savoir-faire pour que ce soit discret ...

- niveau douleurs: dans mon cas c'est assez compliqué de faire la part des choses car je me suis tapée en plus de la récupération classique, un sevrage morphinique dont je détaillerais l'expérience dans prochain billet mais qui, pour résumé, a été assez violent (sevrage à la dur, sans accompagnement médical). Je dirais donc que globalement j'ai senti quelques tiraillements les premiers 15 jours, dans le ventre mais je mets ça sur le compte de la cicatrisation intérieure / extérieure. J'ai eu aussi des épisodes de douleurs lancinantes, comme des "piqures" violentes dans le vagin. Ca a duré quelques jours puis ça s'est calmé.

- niveau médicaments: on m'a donné à l'hopital des anti-inflammatoires + ma morphine + 3gr de Doliprane / jour. En rentrant et ce pendant environ 10 jours, j'ai pris le Doliprane que j'ai diminué au fur et à mesure. J'ai pendant 15 jours une piqûre d'anti-coagulant + des bas de contention à porter et ce, afin d'éviter une éventuelle phlébite.

- l'évacuation du gaz de l'opération n'a pas été douloureuse comme la dernière fois! Là, je n'ai pas eu cette sensation horrible de centaines de kilos sur les épaules pendant des jours ... J'ai évacué par voie plus standard :D

Globalement, aujourd'hui, je me sens encore très fatiguée mais niveau douleurs endométriose, ça va pour l'instant! (Je touche du bois!!)

Suites opératoires de ma coelioscopie pour endométriose

J'ai subi ma seconde chirurgie pour l'endométriose il y a un peu plus de 2 semaines: une Cœlioscopie au CHU d'Estaing, dans le service du Professeur Canis. Avant cela, j'avais fait un tour de France des chirurgiens pour l'endométriose, plus de détails ici.

Chirurgie endométriose: ma Cœlioscopie au CHU d'Estaing



Ma première intervention chirurgicale pour l'endométriose s'est faite en 2010, dans l'urgence la plus totale. Je peux vous dire que les conditions dans lesquelles s'est effectuée cette première coelioscopie sont, en y repensant, un peu effrayantes.

Endométriose et chirurgie: mon tour de France



Il y a une chose dont on parle peu. La dépression nerveuse qu'entraîne en toile de fond l'endométriose. Dans mon cas peut-être plus que dans un autre, il est évident qu'il y a un lien.

Endométriose et dépression


Je prends depuis plusieurs semaines de l'achillée millefeuille, en gélules.

Mon examen le 16 février 2017 montrait un kyste d'environ 8 cm sur l'ovaire gauche.
En mai, le kyste faisait environ 6 cm.

Compléments alimentaires pour l'endométriose: l'achillée millefeuille

Parmi les multiples manifestations  de l'endométriose, il y a la fatigue. Dans mon cas, avec morphine et insomnies récurrentes, ce n'est pas 2 de tension que j'ai mais 9.

L'endométriose c'est ... vivre avec 2 de tension !

 
En moyenne, au moins sept ans s’écoulent entre l’apparition des premières plaintes et le diagnostic définitif.
Source: https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/1094-Endometriose-une-cause-meconnue-des-regles-douloureuses/p-59-DIAGNOSTIC-Endometriose

Pour ma part, ce fut plus de 10 années. A souffrir, à avoir les jambes coupées, des fatigues inexpliquées. A me voir accusée d'être douillette, à me rabattre les oreilles avec des "c'est normal d'avoir mal pendant les règles".

Diagnostic Endométriose